Certains objets traversent les décennies sans jamais perdre leur éclat. Mieux encore, ils finissent par redevenir tendance, comme un clin d’œil du passé au présent. C’est exactement ce qui se passe avec les appareils photo instantanés. Loin d’être dépassés, ils se réinvitent dans nos vies, nous offrent une pause dans le tout-numérique, et transforment chaque cliché en souvenir palpable. Dans cet univers en pleine résurgence, Polaroid reste une référence absolue.
La marque iconique propose désormais deux générations très proches : la Polaroid Now première du nom, et la Polaroid Now 2, qui entend moderniser l’expérience sans tout chambouler. Est-ce un vrai bond en avant ou simplement un ajustement cosmétique ? À première vue, tout semble identique, mais en y regardant de plus près, quelques subtilités viennent justifier ce passage à la version supérieure — ou pas. C’est ce qu’on a voulu explorer, en opposant ces deux modèles, usage contre usage, pour vraiment cerner ce qui change… et ce qui ne change pas.
Une silhouette familière, mais des codes revus
Quand on pose les deux modèles côte à côte, il faut s’y reprendre à deux fois pour identifier la nouvelle version. La forme cubique, les courbes arrondies, la disposition des commandes : tout est là, quasiment à l’identique. Même poids (à dix grammes près), même gabarit, même logique de design. Pourtant, un détail visuel permet de les distinguer : la bande noire intégrée au bas du boîtier de la Now 2, qui lui donne un style plus contrasté, plus contemporain.
Côté coloris, les choses s’inversent. La Now 1 offrait davantage de fantaisie avec des déclinaisons bicolores et des éditions limitées plus audacieuses. Sur ce plan, la version précédente garde une longueur d’avance pour celles et ceux qui cherchent une touche d’originalité.
USB-C : le changement discret mais décisif
C’est sans doute la mise à jour la plus tangible entre les deux modèles. La Now 1 se rechargeait encore en micro-USB, un format aujourd’hui considéré comme obsolète. La Now 2 passe enfin à l’USB-C, une évolution qu’on attendait depuis longtemps. Non seulement le câble est plus facile à trouver, mais la connexion est plus stable, et le port plus durable dans le temps.
La capacité de la batterie reste identique (750 mAh), tout comme le temps de recharge d’environ deux heures. Mais ce petit ajustement rend l’utilisation plus fluide, plus moderne, et plus cohérente avec le reste de nos appareils quotidiens.
Performances optiques : aucune révolution, juste quelques ajustements
Sur le papier, les deux générations affichent les mêmes spécifications. On retrouve l’autofocus à double lentille, qui alterne automatiquement entre la mise au point rapprochée et la distance standard. La double exposition est toujours de la partie, pour jouer avec les superpositions d’images et explorer une approche plus artistique.
Le champ de vision n’évolue pas (40° horizontalement, 41° verticalement), et la distance minimale de mise au point reste à 55 cm. En théorie, les photos devraient donc être strictement identiques.
Mais en pratique, on a remarqué une petite amélioration. La gestion des scènes en basse lumière a été légèrement optimisée sur la Now 2. Les images sont un peu moins surexposées, les contrastes plus doux, l’atmosphère mieux restituée. Ce n’est pas un saut technologique, mais un affinement appréciable si vous aimez capturer des ambiances tamisées.
Flash, minuterie et déclenchement : rien n’a bougé
Sur tous les autres aspects techniques, les deux caméras fonctionnent à l’identique. Le flash intégré, au rendement correct mais sans excès, éclaire jusqu’à deux mètres environ. Le retardateur de neuf secondes est toujours présent, très utile pour les autoportraits ou les photos de groupe. Et la vitesse d’obturation reste comprise entre 1/200 s et 30 s, avec une priorité donnée à la lumière ambiante quand les conditions le permettent.
Pas de surprise donc : si vous utilisez votre Polaroid surtout en plein jour ou dans des conditions standards, la génération choisie ne fera aucune différence.
Compatibilité des films : égalité parfaite
Ici, aucune divergence. Les deux modèles utilisent exactement les mêmes cartouches : I-Type ou film 600, selon les disponibilités ou les préférences. Le format d’image ne change pas non plus : 7,9 x 7,9 cm pour la zone d’exposition, encadrée dans le format classique de 11 x 9 cm.
Chaque cartouche permet de capturer huit photos, et les deux appareils disposent du même compteur visuel à l’arrière, pour garder un œil sur le nombre de clichés restants. Le temps de développement reste inchangé, autour de 10 à 15 minutes. Un détail à ne pas négliger : il ne faut surtout pas agiter la photo pendant cette période. Contrairement à l’image véhiculée par certains clips cultes, le secouage peut endommager le rendu final.
Expérience d’usage : fidèle à l’esprit Polaroid
Ce qui n’a pas bougé non plus, c’est la philosophie. Aucune connectivité, aucun écran, aucune mémoire embarquée : c’est du 100 % analogique. On vise, on déclenche, on attend. Pas de correction possible, pas de retouche. Ce qui sort est ce qu’on garde. Et c’est précisément ce qui fait le charme de la gamme Now.
La Now 2 ne trahit en rien cette approche. Elle ne vient pas révolutionner l’usage, elle l’adoucit. Un port plus moderne, un rendu légèrement plus maîtrisé, et une esthétique plus cohérente avec l’air du temps. Pour le reste, c’est la même promesse : celle d’une image imparfaite, mais pleine de caractère.
Pour qui ? Pour quoi ?
La Now 1 conserve toute sa pertinence pour ceux qui l’ont déjà. Elle reste robuste, fiable, et délivre la même expérience que sa descendante. Si vous possédez ce modèle, il n’y a aucun intérêt à changer aujourd’hui. Rien ne justifie un passage à la Now 2 si ce n’est le port USB-C — un vrai plus, certes, mais pas suffisant pour faire basculer l’achat.
En revanche, pour un premier achat, la Now 2 s’impose logiquement. Elle corrige les petits défauts d’ergonomie, modernise la recharge, et améliore le rendu nocturne sans toucher à l’essence du produit. C’est la même Polaroid, mais un peu plus mature, un peu plus cohérente.
Conclusion : la Polaroid Now 2 assume sa continuité avec finesse
Dans un monde où chaque nouvelle version promet de tout changer, la Polaroid Now 2 fait un pas de côté intelligent. Elle n’a pas été pensée pour remplacer la génération précédente, mais pour affiner une formule déjà bien rôdée. Pas de révolution ici, mais des ajustements subtils qui rendent l’usage plus fluide et plus moderne, sans jamais trahir l’esprit de la marque.
Son passage à l’USB-C est un vrai plus au quotidien, et sa gestion de la lumière en mode nocturne apporte un confort supplémentaire. Esthétiquement, elle se montre plus sobre, plus structurée, tandis que la Now 1 conserve une palette de couleurs plus vive. Le choix final dépend donc moins de la technologie que de votre profil.
Si vous cherchez une première Polaroid, la Now 2 est celle qu’il vous faut. Si vous possédez déjà la Now 1, inutile de la troquer : elle reste tout aussi pertinente. Mais dans les deux cas, vous êtes entre de bonnes mains. Car au fond, ce que vous achetez, ce n’est pas un appareil, c’est une manière unique de capturer l’instant. Et là-dessus, Polaroid garde une longueur d’avance.