On s’imagine souvent qu’une nouvelle version apporte nécessairement son lot d’innovations visibles, de révolutions silencieuses ou d’améliorations qu’on ressent dès les premières minutes d’usage. Alors quand on voit apparaître l’Apple Watch SE 2, difficile de ne pas se projeter dans un usage plus rapide, plus fluide, plus malin. Mais une fois la montre au poignet, l’enthousiasme redescend d’un cran. Voire deux. Parce qu’à l’œil nu comme à l’usage, cette SE 2 ressemble furieusement à la SE de première génération.
Ce qu’on a découvert, en mettant les deux modèles à l’épreuve, c’est un face-à-face presque gênant tant les ressemblances sautent aux yeux. Il y a bien quelques subtilités techniques sous le capot, des différences minimes qui peuvent séduire certains profils, mais la promesse d’un vrai bond en avant n’est pas au rendez-vous. Alors faut-il considérer cette deuxième génération comme une évolution utile ou comme une simple actualisation de routine ? Voici ce que nous avons constaté.
Un design qui joue la carte du déjà-vu
Au moment de poser les deux montres côte à côte, il faut bien admettre que le doute s’installe. Qui est qui ? La silhouette est strictement identique, les dimensions restent inchangées – 40 mm ou 44 mm au choix – et l’écran Retina conserve sa luminosité de 1 000 nits. Aucun ajustement visuel, aucun travail sur la finesse des bords, pas même une modification de texture ou de matière.
Même les plus pointilleux auront du mal à percevoir les quelques grammes de différence : la SE 2 est légèrement plus légère, mais cela reste imperceptible au poignet. En clair, si vous espériez arborer un modèle reconnaissable au premier coup d’œil, vous risquez de faire chou blanc. L’esthétique reste élégante, fonctionnelle, mais elle n’apporte aucune nouveauté.
Sous le cadran, une puce plus récente mais peu révolutionnaire
C’est souvent ici que les vraies évolutions se jouent : dans les entrailles de l’appareil. Sur ce point, l’Apple Watch SE 2 embarque la puce S8, également présente dans les modèles plus haut de gamme comme la Series 8 ou l’Ultra. Face à elle, la SE 1 se contente du processeur S5, un peu plus ancien mais loin d’être obsolète.
Alors oui, les applications s’ouvrent légèrement plus vite, la navigation paraît un peu plus fluide sur la SE 2, et les animations gagnent en réactivité. Mais tout cela reste subtil, presque imperceptible à moins de comparer les deux modèles dans un usage intensif et simultané. On est loin d’un changement radical, plutôt sur une évolution douce qui améliore le confort sans transformer l’expérience.
À noter que la capacité de stockage ne bouge pas d’un iota : 32 Go sur les deux versions, ce qui reste largement suffisant pour la majorité des usages. Aucune frustration de ce côté-là.
Une autonomie qui refuse obstinément d’évoluer
Sur ce terrain, les espoirs fondent comme neige au soleil. Malgré un processeur plus efficient sur le papier, la SE 2 affiche la même autonomie que son aînée : 18 heures. Ce qui, en langage Apple, signifie une journée complète, à condition de ne pas trop pousser les fonctionnalités énergivores.
Impossible donc de s’émanciper du chargeur. Chaque soir, il faudra penser à reconnecter la montre, sauf si vous comptez l’utiliser pendant la nuit pour le suivi du sommeil – auquel cas, une recharge en journée s’impose. Ce compromis, on le connaît, on s’y fait, mais on aurait aimé qu’Apple saisisse l’occasion de corriger ce point souvent critiqué.
La charge rapide reste identique sur les deux modèles, avec le même câble magnétique et un temps de recharge avoisinant l’heure. Pas de progrès visible ici non plus. Et côté étanchéité, on reste sur une résistance à 50 mètres, adaptée à la douche ou aux sessions en piscine, mais pas aux explorations sous-marines.
Des connexions toujours au rendez-vous, avec une nuance mineure
Il faut saluer la constance : les deux montres proposent une connectivité complète, avec Wi-Fi, GPS, haut-parleur, micro, Apple Pay, prise en charge des appels et compatibilité avec GymKit. Rien ne manque, tout est là pour s’intégrer à l’écosystème Apple avec fluidité.
Mais la SE 2 ajoute tout de même une petite brique en plus : le Bluetooth 5.3 contre 5.0 sur la SE 1. Sur le papier, cela offre une meilleure stabilité et une consommation énergétique plus optimisée. En réalité, à moins d’utiliser plusieurs périphériques Bluetooth en simultané ou d’être dans des environnements complexes, cet avantage reste assez théorique. Peu de chances que vous le remarquiez au quotidien.
Ce qui mérite en revanche qu’on s’y attarde, c’est l’arrivée de la détection d’accidents sur la SE 2. En cas de choc violent, la montre peut automatiquement contacter les secours. Une fonctionnalité qu’on espère ne jamais avoir à utiliser, mais qui peut s’avérer précieuse dans certaines situations critiques.
Des fonctionnalités pratiquement identiques… et c’est bien ça le problème
Si vous connaissez déjà l’environnement Apple Watch, vous ne serez pas dépaysé. La SE 2 reprend à l’identique les fonctions déjà présentes sur la SE 1 : suivi de la fréquence cardiaque, mesure des activités physiques, notifications, Siri, appels, messages, alarmes, minuteurs… tout y est, sans surprise.
Et ce qui manque ne change pas non plus. Toujours pas de capteur d’oxygène sanguin, pas d’électrocardiogramme, pas de capteur de température, et surtout pas d’écran Always-On. Ce dernier, pourtant présent sur des modèles bien plus anciens comme la Series 5, aurait pu marquer une vraie avancée. Mais Apple a choisi de le réserver aux versions plus coûteuses.
Les deux montres tournent sous watchOS 9, offrant la même interface et les mêmes applications, avec une expérience utilisateur quasiment identique d’un modèle à l’autre. Pour les adeptes de l’écosystème Apple, c’est un confort certain. Mais pour celles et ceux qui attendaient une vraie nouveauté, la déception est difficile à éviter.
Conclusion : L’Apple Watch SE 2 laisse le trône à la SE 1, sans résistance
Il y a parfois des matchs qui n’ont pas besoin d’aller en prolongation. Face à face, l’Apple Watch SE 1 et la SE 2 offrent la même expérience, les mêmes outils, le même confort d’usage. L’une coûte moins cher, l’autre ajoute quelques subtilités techniques. Et pourtant, le choix s’impose de lui-même.
La SE 2 n’apporte aucune innovation majeure, seulement une mise à jour du processeur et une fonctionnalité de sécurité en plus. Ce n’est pas suffisant pour justifier l’investissement si vous possédez déjà une SE 1. Et si vous hésitez entre les deux pour un premier achat, la balance penche naturellement vers l’option la plus économique.
On attendait peut-être trop d’un modèle « SE », dont la vocation première reste de proposer l’essentiel sans superflu. Mais même à ce jeu-là, la SE 2 peine à justifier son existence face à une version précédente qui fait tout aussi bien.
Alors notre verdict est clair : l’Apple Watch SE 1 reste la meilleure option. Parce qu’elle est fiable, fluide, complète, et que la SE 2 ne parvient pas à créer l’écart. Ce n’est pas une mauvaise montre, loin de là. Mais elle incarne cette catégorie de produits qu’on pourrait appeler les « presque nouveautés » : celles qui arrivent avec un numéro plus élevé, mais pas assez d’idées pour nous convaincre.
En attendant une vraie évolution, une vraie rupture, le SE 1 conserve la couronne. Et sans forcer.