Ce que l’on attend d’un casque en 2025, ce n’est plus juste une belle coque et un logo qui claque. Ce qu’on veut, c’est un son qui vibre, un confort qui dure, une autonomie qui ne te lâche pas au bout de trois heures, et si possible, un minimum d’isolation pour garder son calme dans les transports ou au bureau. Deux modèles signés Beats cherchent à répondre à ce cahier des charges : le très compact Solo 4 et le plus costaud Studio Pro, chacun avec ses propres ambitions. L’un revendique la mobilité et l’endurance. L’autre promet un rendu audio plus complet et une réduction active du bruit.
Mais entre la promesse du style nomade et celle de la performance sérieuse, il faut parfois faire des choix tranchés. Et ici, le terrain de l’écoute révèle vite les limites du compromis. On les a opposés sur tous les fronts : confort, son, autonomie, usage quotidien. Voici le verdict, sans filtre, sans habillage marketing.
Deux formats, deux sensations très différentes sur les oreilles
Le choc est immédiat lorsqu’on enfile le Solo 4. Léger, pliable, il semble prêt à partir partout. Mais dès que la musique démarre, un point de pression se fait sentir : celui des coussinets directement posés sur les oreilles. C’est le lot des casques on-ear. Même si la tenue est bonne, le confort décroît au fil des heures. Lunettes ou pas, la fatigue se fait sentir.
Le Studio Pro, lui, englobe les oreilles avec des coussinets circum-auriculaires, censés être plus doux à l’usage. Sauf que leur taille est étonnamment réduite. Ceux qui ont des oreilles un peu larges risquent d’être gênés, surtout sur la durée. Mais malgré ça, le maintien est mieux réparti, le poids équilibré, et la sensation d’étouffement reste modérée. Pas parfait, mais plus viable pour un usage prolongé.
Côté confort, aucun des deux ne brille totalement, mais le Studio Pro s’en sort avec un léger avantage.
Simplicité ou contrôle complet : deux visions des commandes
Pas de fioritures sur le Solo 4. Un unique bouton multifonction au centre, un anneau physique pour le volume : c’est sobre, réactif, sans surprise. Idéal pour ceux qui veulent juste lancer leur playlist et monter le son sans chercher.
Le Studio Pro, en revanche, distingue les commandes : ANC, lecture, volume, assistant vocal… tout a son bouton. C’est plus riche, mais le retour tactile est dur, le clic sonore trop présent. En environnement calme, ce bruit mécanique casse un peu l’expérience.
D’un côté, la clarté du minimalisme. De l’autre, l’exhaustivité un peu rugueuse. À chacun de voir ce qu’il valorise le plus.
Autonomie : le Solo 4 joue dans une autre dimension
Ici, pas de suspense. Avec plus de 80 heures d’autonomie en lecture sans ANC, le Solo 4 écrase littéralement toute la concurrence. On peut oublier son chargeur pendant plusieurs jours sans la moindre crainte. Cette endurance hors norme devient son argument maître.
Le Studio Pro offre environ 30 heures en mode actif, ce qui reste très correct pour un casque avec réduction de bruit. Mais à côté de l’autonomie démesurée du Solo 4, cela paraît presque banal.
Pour ceux qui veulent une autonomie extrême, le Solo 4 l’emporte sans discussion.
Qualité audio : une vraie différence de signature
C’est ici que le Solo 4 montre ses limites. Le son est propre, équilibré… mais terriblement fade. Les graves sont timides, les médiums peu définis, les aigus retenus. Aucun relief, aucune énergie. On sent que Beats a voulu lisser sa signature pour plaire à tout le monde, mais le résultat est trop neutre, trop plat.
Le Studio Pro change totalement de registre. Les basses sont profondes mais bien dosées, les voix ressortent avec clarté, et les aigus montent sans agressivité. On retrouve une signature dynamique, vivante, mais plus maîtrisée qu’autrefois. Et la présence de trois profils audio en mode USB-C (standard, voix, bass boost) permet d’ajuster légèrement le rendu selon le type de contenu.
Le Studio Pro se distingue clairement sur la qualité sonore. Il propose une vraie expérience d’écoute.
Isolation et réduction de bruit : une différence marquée
Impossible de se reposer sur l’isolation passive du Solo 4. Sans ANC, il laisse passer tous les sons graves, comme les moteurs, les conversations proches, ou les ambiances urbaines. En open-space ou dans les transports, ça devient vite gênant.
Le Studio Pro active une réduction de bruit numérique correcte. Ce n’est pas au niveau des leaders du secteur, mais l’ANC coupe une bonne partie des nuisances. L’environnement devient plus calme, la musique plus immersive. Pour les longs trajets ou les lieux bruyants, la différence est nette.
Si l’isolation compte, le Studio Pro est le seul choix possible.
Fonctionnalités et connectique : petit avantage au Studio Pro
Les deux modèles sont très bien équipés en connectivité. Bluetooth 5.3, prise jack, port USB-C : rien ne manque. Les codecs restent classiques (AAC et SBC), donc pas de transmission Hi-Res en Bluetooth.
La vraie différence se joue sur la prise USB-C du Studio Pro, qui permet d’écouter la musique en numérique avec un son de meilleure qualité. C’est subtil, mais appréciable pour les puristes. En filaire, le Solo 4 reste limité à l’analogique.
Un petit plus technique qui confirme la vocation plus audiophile du Studio Pro.
Microphones : service minimum dans les deux cas
Ni l’un ni l’autre ne brille en appel vocal. La captation est correcte dans un environnement calme, mais dès que les bruits extérieurs s’invitent, la voix devient difficile à distinguer.
Le Solo 4 semble un peu plus clair en extérieur, mais dans l’ensemble, aucun des deux ne propose un micro digne d’un usage pro ou intensif. On peut prendre un appel, mais pas plus.
C’est un point faible commun, peu compatible avec les usages professionnels.
Personnalisation : expérience fermée
À ceux qui espéraient régler les basses, ajuster les aigus ou modifier l’ANC, mauvaise nouvelle. Ni le Solo 4 ni le Studio Pro ne proposent d’égaliseur complet. Aucune fonction de personnalisation sonore. Et l’application mobile se limite aux mises à jour et au niveau de batterie.
Tout est verrouillé, figé, sans vraie marge de réglage. Une déception dans cette gamme de produits.
Mobilité : compacité et légèreté pour le Solo 4
C’est ici que le plus petit des deux reprend la main. Facile à plier, ultra léger, livré avec un étui compact, le Solo 4 est pensé pour bouger. Il se glisse dans n’importe quel sac, se range sans souci, et se transporte sans effort.
Le Studio Pro, plus volumineux, prend plus de place. Il est plus fragile, moins adapté à un usage nomade sans précaution.
Dans une logique de mobilité pure, le Solo 4 est clairement le plus pratique.
Style et présence : du Beats pur jus
Pas de surprise ici : les deux casques respirent l’ADN Beats. Design épuré, logo bien visible, finitions soignées. Le Solo 4 joue la carte colorée, jeune, dynamique. Le Studio Pro s’affiche plus sobre, plus mature, presque professionnel.
Chacun a sa personnalité visuelle. Mais tous deux revendiquent fièrement l’image Beats.
Conclusion : le Beats Studio Pro est le seul des deux à tenir ses promesses
Dans cette confrontation de style et de substance, le Beats Studio Pro s’impose comme le seul casque véritablement convaincant. Son rendu sonore plus riche, sa réduction active du bruit, son confort relatif, et ses options de connectivité plus complètes en font un choix sérieux pour ceux qui veulent écouter longtemps, bien, et sans interruption.
Le Solo 4 ne démérite pas sur la portabilité et l’autonomie. Mais il manque cruellement d’âme sonore, de confort durable, et de profondeur dans l’usage. Il conviendra à ceux qui veulent juste un casque stylé et endurant. Pas à ceux qui cherchent une vraie expérience audio.
Le Studio Pro n’est pas parfait. Mais face à son petit frère trop limité, c’est le seul à mériter qu’on l’écoute vraiment. Un casque qui, au-delà du look, pense aussi à vos oreilles.