Il suffit d’une mauvaise mesure, d’un écran illisible ou d’un GPS capricieux pour faire basculer une séance d’entraînement du bon côté… ou du très frustrant. Et dans le monde des montres connectées sportives à moins de 350 euros, chaque détail compte. La Coros Pace Pro et la Suunto Race S arrivent justement sur ce segment, avec une promesse forte : offrir tout ce qu’il faut pour suivre, comprendre et optimiser ses performances. Écran AMOLED, autonomie prolongée, GPS double fréquence, capteur cardio optique de nouvelle génération… elles affichent des fiches techniques solides, presque jumeaux sur le papier.
Mais à l’usage, ces deux modèles révèlent des philosophies bien différentes. L’une vise la performance pure, la légèreté, la fluidité. L’autre mise sur la robustesse, le confort, l’expérience d’entraînement au long cours. Et selon ce que tu attends de ta montre, le verdict ne sera pas le même. Alors on les a mises à l’épreuve, poignet contre poignet, jour et nuit, dans l’effort comme au repos. Et autant te dire que l’écart s’est creusé plus vite qu’on ne l’aurait cru.
Design : entre légèreté sportive et solidité rassurante
Dès la première prise en main, la différence de philosophie se fait sentir. La Suunto Race S joue la carte de la robustesse assumée avec une lunette en acier et un boîtier bien structuré, qui inspire confiance. Ce gabarit un peu plus dense donne une impression de sérieux, presque militaire. Elle tient bien en place, épouse le poignet, et son bracelet doux reste agréable même après plusieurs heures.
Face à elle, la Coros Pace Pro mise tout sur la discrétion avec un poids plume de 49 grammes, boîtier compris. Sur la balance, c’est un avantage certain. Mais à l’usage, ses attaches rigides limitent le confort pour les poignets fins. La montre semble parfois « flotter », et le bracelet a du mal à suivre la courbe naturelle du bras. Rien de rédhibitoire, mais pour un usage continu, la Suunto s’oublie plus facilement.
Écran : un duel de lumière et de fluidité
Côté affichage, les deux concurrentes optent pour un écran AMOLED, aux couleurs vives et à la lisibilité renforcée. Mais elles n’exploitent pas cette technologie de la même manière. La Suunto Race S offre une résolution plus élevée et un verre Gorilla Glass qui améliore la résistance aux chocs, ce qui en fait un allié solide en terrain difficile.
En face, la Coros Pace Pro, malgré une définition un cran en dessous, profite d’un affichage plus vif grâce à un processeur boosté. Les animations sont nettes, les transitions rapides, et les gestes tactiles répondent instantanément. C’est agréable à l’œil, dynamique, vivant. L’impression de fluidité constante donne à l’interface une dimension plus moderne.
Navigation : Coros fait le grand saut en réactivité
Dès qu’on interagit avec les menus, la différence se creuse. Coros a intégré une nouvelle puce qui change radicalement l’expérience : tout répond au doigt et à l’œil, sans le moindre accroc. Que ce soit dans les paramètres, les profils d’activité ou les cartes, la navigation est un régal.
Chez Suunto, l’interface reste propre, mais la réactivité est parfois en retrait. Le tactile accuse de légers retards, surtout lors des changements de mode ou de zoom sur la cartographie. Rien de bloquant, mais si tu es habitué aux systèmes plus nerveux, tu risques de tiquer.
Précision des capteurs : plus de rigueur chez Coros
Les deux modèles embarquent un GPS double bande, un altimètre barométrique, une boussole et un capteur cardio optique. Mais la configuration de la Coros Pace Pro affiche une supériorité technique : 5 LEDs et 4 photodiodes contre 3 LEDs pour la Suunto.
Et sur le terrain, ça se confirme. Les mesures cardiaques de la Coros sont plus constantes, avec moins de pics incohérents. Les courbes sont nettes, les moyennes plus réalistes, et surtout, les phases d’intensité s’affichent de manière plus fluide. La Suunto reste très correcte, mais plus sensible aux variations soudaines.
Côté GPS, match nul. Dans les zones compliquées (forêts denses, dénivelé abrupt, canyon urbain), les deux montres tracent des lignes propres, fiables, et très proches du réel. À ce niveau, aucune ne faillit.
Autonomie : Coros écrase tout sur son passage
Là, la question ne se pose même pas. La Coros Pace Pro offre une autonomie spectaculaire, y compris avec toutes les fonctions activées. Sur une semaine d’utilisation classique avec 1h d’activité quotidienne et notifications en Bluetooth, la batterie descend à peine sous les 70 %. En mode GPS double fréquence, elle tient 31 heures sans faiblir.
La Suunto Race S reste dans la norme haute, avec une autonomie très correcte. Mais face à la régularité et à la frugalité de la Coros, elle ne peut pas rivaliser. L’écart se creuse encore plus si tu utilises souvent l’écran allumé ou la cartographie.
Cartographie : deux visions de l’exploration
Les deux montres proposent un accès à des cartes hors ligne détaillées. Mais là encore, Coros maîtrise mieux l’équilibre entre qualité et légèreté. Les fichiers sont plus compressés, les téléchargements plus rapides, et la navigation en live est beaucoup plus fluide grâce au processeur plus véloce.
Du côté de Suunto, les cartes sont également précises, mais les fichiers sont beaucoup plus lourds. Un fichier régional pèse parfois 20 fois plus que son équivalent chez Coros, sans apporter plus de détails visibles. À l’usage, cela peut ralentir l’appareil, ou limiter la place disponible pour d’autres régions.
Fonctionnalités annexes : des choix bien sentis
Suunto ajoute un accessoire inattendu mais redoutablement pratique : une lampe intégrée à la montre, activable manuellement. Ça peut sembler anecdotique, mais dans le noir complet, c’est un petit plus très appréciable.
Coros mise sur la continuité avec un écosystème épuré. Pas de surcouche, pas de gadgets, mais un ensemble de fonctions utiles, bien pensées, et surtout bien intégrées. L’analyse des données, le retour sur les séances, la gestion de la récupération : tout est fluide, rapide, efficace.
Applis et synchronisation : simplicité vs complexité
L’application Suunto est dense, très complète, mais parfois un peu trop. Beaucoup de menus, de détails, de métriques… Pour les passionnés de data, c’est une mine d’or. Mais pour les utilisateurs qui veulent un accès rapide à l’essentiel, ça peut devenir lourd.
Chez Coros, l’interface est plus dépouillée, mais aussi plus directe. Les synchronisations sont rapides, les données claires, les courbes lisibles. Et surtout, tout est pensé pour que ça fonctionne au quotidien, sans friction.
Ergonomie générale : deux montres très bien finies
Sur la finition, difficile de départager. Les deux modèles sont solides, bien assemblés, et supportent sans broncher les conditions difficiles. Mais la Suunto Race S donne un peu plus l’impression d’un objet premium, tandis que la Coros mise sur la fonctionnalité pure.
L’une rassure, l’autre se fait oublier. À chacun sa philosophie.
Conclusion : la Coros Pace Pro est la meilleure montre sportive de sa catégorie
La Coros Pace Pro dépasse la Suunto Race S sur tous les aspects qui comptent vraiment à l’usage. Plus rapide, plus légère, plus endurante, elle offre une expérience fluide, complète, et redoutablement efficace. Chaque fonction est maîtrisée, optimisée, intégrée dans un tout cohérent.
La Suunto reste une très bonne montre, avec des atouts clairs : un design plus travaillé, un confort accru, une lampe bien pensée. Mais elle pèche par une interface plus lente, une autonomie inférieure, et une cartographie plus lourde à gérer.
Au final, si tu cherches une montre sportive sérieuse, précise, fiable, mais surtout agréable à utiliser tous les jours, la Coros Pace Pro s’impose comme le choix le plus logique. Elle ne cherche pas à tout faire. Mais ce qu’elle fait, elle le fait à la perfection. Et c’est bien ça, la vraie performance.